La chaîne de production de l’innovation

En général, les entreprises innovent pour résoudre un problème. Chez Syroco, nous avons décidé de nous poser des problèmes pour innover. En cherchant à accomplir des exploits pionniers, nous créons des conditions propices à la génération d’idées hors-normes. Dans ce match avec les lois de la physique, nous nous sommes dotés d’atout importants : une structure de start-up qui nous permet d’être libres dans notre vision et agiles dans nos actions, une équipe de hauts calibres en ingénierie, en sport et en gestion d’entreprise, et des partenaires solides et visionnaires pour avancer.

Quand on parle d’innovation, notre imagination a tendance à être nourrie de personnages comme l’inventeur excentrique à la Doc Brown (le professeur dans Retour vers le Futur), ou l’ingénieur super créatif comme Q (celui qui fournit les gadgets à James Bond). Chez Syroco, c’est toute l’équipe qui drive l’innovation : elle imagine des choses infaisables, et invente des façons de les faire. Car dans la réalité, pour mener l’innovation du possible au concret, il s’agit bien d’un travail d’équipe.

En effet, innover, ce n’est pas juste avoir l’idée qui permet de résoudre un problème. Innover, c’est faire tout le travail qui mène du concept à son exploitation concrète, reproductible, et rentable. Et la “chaîne de production” de l’innovation est complexe. De l’idéation à l’exploitation industrielle, c’est un processus qui exige une exécution rigoureuse, non seulement au niveau technologique, mais aussi dans la documentation et le financement, et qui nécessite de générer de nombreux outils administratifs, juridiques et techniques pour être exploitable.

Détecter l’innovation

Il faut avant tout savoir détecter l’innovation quand elle transparaît au cours d’un échange, dans les résultats d’un calcul de simulation, ou lors d’un test. Il est courant qu’une idée innovante résulte d’une perspective d’abord passée inaperçue puis réapparue plus tard lorsque l’on prend une approche nouvelle. C’est la raison pour laquelle chez Syroco nous écoutons toutes les voix au sein de l’équipe, et évitons de fixer des limites arbitraires lors des phases de design d’innovation. Borner son champ de conception, c’est perdre la bataille avant de la mener. Pour innover, toutes les réflexions doivent pouvoir être envisagées, même les plus improbables. Surtout les plus improbables.

Parfois la solution est juste devant nous, mais le chemin pour y arriver est quand même long. C’est en réalité souvent le cas dans le domaine de l’innovation technologique : les ressources nécessaires pour mettre des tests en place sont rares. La collecte et la gestion des données, la création de modèles numériques, de prototypes, l’orchestration de tous ces processus exigent des investissements en temps et en argent conséquents. Avec l’idée d’un système, on est encore loin de pouvoir l’utiliser.  

Financer l’innovation

Nous avons, spécialement en France mais aussi de manière plus générale en Europe, la chance d’avoir une culture qui fait la part belle à la recherche fondamentale et à la recherche appliquée. Des fonds importants et de nombreux dispositifs sont mis à la disposition des institutions et des entreprises qui souhaitent faire avancer les choses concrètement. Du CIR/CII (crédit d'impôt recherche/innovation) qui permet de déduire les frais de recherche de l’impôt, aux subventions offertes à divers échelons (régional, national, européen), des mesures existent dans le but de motiver l’innovation.

Dans le contexte économique d’une entreprise, le travail d’ingénierie financière exigé pour bénéficier de ces avantages ne doit pas être sous-estimé : les dossiers, qui seront examinés par des panels d’experts, doivent documenter avec précision un objectif dont les moyens pour l’atteindre n’ont parfois même pas encore été imaginés ! Puisque Syroco est une start-up, cet effort d’ingénierie financière trouve aussi son utilité dans le cadre des levées de fonds. La levée de fonds série A que nous préparons actuellement est enrichie de tout le travail que nous avons effectué dans le cadre des demandes de soutien. 

Valoriser l’innovation

Et lorsqu’enfin on a trouvé une solution, une foule d’enjeux juridiques concernant la protection de l’innovation en question entrent en scène. Pour être à même de les exploiter, il est essentiel de protéger les découvertes. Nous devons cadrer les droits résultant de travaux effectués par nos prestataires dans le cadre de notre vision. Et tout en protégeant la propriété intellectuelle de Syroco, nous devons faire en sorte que nos avancées soient aussi exploitables par nos partenaires et par nos clients.

Un brevet protège l’innovation, mais pour la valoriser, il faut encore être en mesure d’en vendre l’exploitation sans se dessaisir des droits qui y sont liés. La création et la gestion de licences d’exploitation est une activité centrale pour l’exploitation de l’innovation chez Syroco. 

Innover est donc loin d’être l’aventure bohème d’un scientifique un peu fou dans son garage. Cela existe, mais ce n’est pas courant. Les personnages qui ont suivi ce parcours captivent notre imagination. Mais ils font oublier le travail gigantesque exigé pour amener une nouvelle idée, si bonne soit-elle, sur le marché.

Florent Boutellier, co-fondateur & COO, Syroco
#ForwardAndBeyond